19 février 2003
Note du Roi Blood : Après les Frasques de NullZilla, voici la chronique à Shtaman, deuxième membre du staff obtenu par le Webzine au dernier repêchage. Réjean Houle peut bien aller manger ses croutes!
LE COMPLOT
Stamford, Connecticut.
L’hiver s’installe tranquillement en cette fin d’année 2002, et Vince sirote un expresso en lisant le «Wall Street Journal». Soudain, un lutteur entre dans son bureau, furieux. Immédiatement, Vince remarque que l’apparence physique de ce lutteur a drastiquement changé.
« Euh, qu’est ce qui t’es arrivé ? , lui demande-t-il.
- Osti d’innocent, Vince, avoue que c’est toi qui a organisé tout ça !, crie le lutteur, furieux.
- J’ai aucune idée de quoi tu parle, boy ! »
----------------------------------------
Ma mission était claire. Je n’allais pas échouer encore une fois. Pas cette fois.
J'avalai le papier où étaient inscrites les dernières instructions que le Patron m'avait transmises. Se trouvaient sur ce papier la position de ma victime, ainsi que le lieu où je devrais déposer le butin. Je me vêtis d’un costume moulant totalement noir et anti-reflétant et de la cagoule assortie. Je pris enfin mon arme, ma précieuse amie de toujours, et la cachai dans une poche secrète de mon costume. Je jetai un dernier regard à ma chambre, là où j'avais passé la dernière semaine à fomenter mon complot, puis sautai par la fenêtre, directement dans ma voiture, qui démarra et glissa silencieusement dans le début de soirée. J'appuyai sur un bouton, et le motel derrière moi s’enflamma instantanément. Le Patron ne voulait laisser aucune preuve derrière. Après tout, n’était-ce pas un grand crime contre l’humanité que je m’apprétais à commettre?
Je stationnai devant l’imposant bâtiment et me glissai à l’intérieur, par une entrée secrète dont le Patron m'avait appris l’existence. Je ne cherchai pas longtemps : elle était là, ma victime. C’était un rude gaillaird, la job ne serait pas si facile à accomplir. Je vis aussi le butin que transportait le type. Le trésor inestimable… Comble de chance, il n’y avait personne autour. Pas de temps à perdre! Je m’approchai dicrètement par derrière et l’empoignai dans une violente prise du sommeil. Ma victime se débattit violemment, mais en vain. Je suis un spécialiste de la prise du sommeil, il ne pouvait m'échapper. Ma victime tomba finalement inconsciente, face contre terre. Je sortis immédiatement ma bonne vieille arme, l’appuyai contre la nuque du gars, et l’enclanchai.
Et le butin tomba sur le sol. Cette longue crinière blonde que tant de gens détestaient… Je rangeai mon arme, ma bonne vieille paire de ciseaux, de même que les cheveux. 19h30… Vite, le Patron m’attendait ! Heureusement, il était dans le même édifice. Je laissai le pauvre Test échevelé derrière moi, espérant qu’il resterait sans connaissance assez longtemps pour me permettre de fuir.
J'avais réussi !
-------------------------------------------------
Vince doit s’abriter derrière son journal tant le lutteur, Test, postillonne à force de gueuler.
« Le salopard m’a fait la prise du sommeil, et quand je me suis réveillé, mes cheveux n’étaient plus là. Ça fait trois mois que tu m’achales, Vince, pour que je me les fasse couper. Ces cheveux étaient la chose la plus précieuse dans ma vie, on me les a volés, et je suis sûr que c’est toi qui a organisé cette attaque contre moi ! Avoue !
- Calme-toi simonak !, répond brusquement Vince. C’est pas moi qui a organisé ça, mais j’avoue que j’ai quelque chose à voir là dedans. Il y a trois semaines, j’ai chargé un de mes employés de te convaincre de te faire couper les cheveux, pour ton bien. Mais jamais je ne lui ai demandé de se rendre si loin. Je voulais que ça se termine pacifiquement tout ça. Il a été trop loin mais le mal est fait. Get over it !
Test s’approche du bureau et aggrippe Vince par le collet en fulminant.
- C’est qui l’enfant de chienne, c’est qui? Dis moi le !!!
- Ok, ok, acquiesce Vince. L’homme que j’avais chargé de cette mission, c’était…»
---------------------------------------------------
19h40, et il n’était toujours pas arrivé au point de rendez-vous avec son butin.
Le Patron commencait à s’impatienter. Il se rongeait les ongles frénétiquement. L’homme qu’il avait engagé pour faire la mission n’avait pas une fiche reluisante de succès. Peut-être avait-il fait une erreur en lui faisant confiance. Mais qui de mieux que Brutus Beefcake pouvait s’en charger? Le Patron s’imagina plein de scénarios dans sa tête, et tous ces scénarios finissaient avec Brutus qui échouait pour la 3056e fois de sa vie. Cela ne devait pas arriver.
Trois semaines auparavant, deux hommes d’importance l’avaient approché pour ses services. Le premier était Vince McMahon. Il lui avait demandé de convaincre Test de se faire couper le cheveux. Mais le Patron savait très bien que Test n’accepterait jamais. Alors il avait décidé de prendre des mesures drastiques. Vince comprendrait, et serait satisfait du boulot. Il toucherait sa prime.
Le deuxième homme d’importance qui l’avait approché était nul autre que le Président. Il lui avait téléphoné personnellement de son bureau. Le Patron avait fièrement défendu sa nation lors de la guerre du Golfe, le Président s’en souvenait sûrement. Oh, ça faisait plus de dix ans qu’ils ne s’étaient pas parlés, mais la chimie entre les deux n’avait en rien diminué. « Mon vieil ami, avait dit le Président, j’ai besoin que tu m’apporte un trésor inestimable. Ce sont les cheveux du lutteur connu sous le nom de Test. Il me les faut au plus crisse. La Guerre entre l’Irak et les USA va bientôt recommencer et ces cheveux détiennent la clé de la victoire. Si tu me les apporte, je te fais Général de l’Armée !»
Ainsi, le Patron ferait d’une pierre deux coups : il empocherait le bonus promis par Vince et obtiendrait un poste très payant dans l’Armée. La vie était tellement bien faite ! Le Patron fut interrompu dans ses pensées par une silouhette noire qui approchait vers lui. Enfin, Brutus arrivait !
« Brutus, as-tu le magot?», demanda-t-il.
« Oui, Patron, le voici. Maintenant, je veux ma récompense ! »
Le Patron lui tendit un set de clés.
« Comme promis, tu es maintenant le nouveau propriétaire du salon de coiffure Chez Ménick à Montréal. Voici les clés, mon cher ! »
Brutus partit en sautillant de joie. Il avait bien fait sa job. Le Patron fit tournoyer la chevelure entre ses mains, avec un certain dédain. Comment ces hideux filaments pouvaient-ils détenir le pouvoir de gagner une guerre? Peu lui importait, il partit très rapidement. Un avion l’attendait pour le mener directement à son audience avec le Président.
--------------------------------------------------------
Ça ne prend pas de temps avant que Test repère de dos l’homme dont Vince a lui révélé le nom une semaine plus tôt. Test a pris toute la dernière semaine pour réfléchir à la vengeance la plus parfaite, mais en fin de compte, il n’a rien mieux trouvé qu’un bon vieil assault avec une crowbar. La rage bouille en son fort intérieur depuis sept jours: il va payer le tabarnak. Test empoigne son crowbar et en sacre un coup derrière un genou de l’homme qui s’écroule au sol. L’homme se retourne sur le dos en gémissant, et Test prend grande satisfaction à voir son visage se torde de douleur.
« Sgt. Slaughter, fait Test en riant, c’est plate hein se faire attaquer par derrière?
- Arghhhh, gémit Slaughter, Vince m’avait dit qu’il garderait ça secret. Le crisse.
- Ainsi c’est vraiment toi, dit dédaigneusement Test. J’aurais du te reconnaître. La prise du sommeil que j’ai reçue, c’était ton Cobra Clutch, hein? Prépare-toi à recevoir la raclée de ta vie !
- Non, non, réplique Slaughter, le gars qui te les a coupés, c’est Brutus Beefcake. Moi, tout ce que j’ai fait, c’est l’engager en retour d’un salon de coiffure. Vince m’a donné 5000$ pour tout ça, je te donne l’argent si tu veux. Mais épargne-moi !
- D’accord, répond Test, je vais prendre les 5000 dollars. Mais je veux aussi ravoir ma tignasse.
- Impossible, je l’ai donnée à quelqu’un !
- Qui ? demade Test.
- Tu ne me croiras pas !
- QUI ???
- Ok, ok… Tes cheveux, je les ai donnés au Président…
Mais Test ne le laisse pas finir sa phrase et le martèle de coups de pied-de-biche…
---------------------------------------------------------
Aujourd’hui nous sommes allés visiter une usine de shampoing au sud de Bagdad. La coopération des dirigeants a été modérée, mais acceptable. Les trois heures n’ont pas permi de trouver quoi que ce soit d’intéressant. Le laboratoire de recherche était réglementaire et semblait bel et bien servir à l’expérimentation de produits coiffants. Un seul détail, mineur, a attiré mon attention. Sur une table était étendu un échantillon de longs cheveux blonds ! Pourquoi diable ferait-on des tests de shampoing avec des cheveux blond alors que de toute évidence il n’y a pas de personnes blondes en Irak? Étrange…
-----------------------------------------------------
Vince sirote tranquillement un expresso en lisant en primeur l’édition Torrie de Playboy lorsque Test entre en faisant tout un vacarme. Vince ne prend pas de risque, il s’abrite tout de suite derrière les pages centrales.
«Vince ! Je suis prêt à garder mes cheveux courts, mais une condition !»
- Eh bien, laquelle?
- Je veux devenir porte parole pour la campagne «Smackdown Your Vote» !
- Ha ha ha, rit Vince, je me souvient de la fois que je t’ai mis porte parole de la campagne contre le backyard wrestling ! « I, my name is Andrew Martin, leave the danger to us. Go to a gym, train hard, and then, you will be able to pass the test !» Ha ha ha ! C’était vraiment pitoyable !
- VINCE !!!
- D’accord, je te donne le poste. De toute façon, personne ne le voulait. »
Test repart, satisfait, mais curieusement, Vince reste bien à l'abri dans les pages centrales de son magasine...
------------------------------------------------
030126 : Pour l’Agent DLB45 des Services secrets irakiens
Dans ce sac vous trouverez un paquet de cheveux blond. C’est tout d’abord le Général Slaughter, ancien collaborateur de la Guerre du Golfe, qui les as remis au Président Saddam, puis ensuite Saddam les as remis à un laboratoire secret au sud de Bagdad. En analysant ces cheveux, nos scientifiques ont découvert, comme ils s’en doutaient, que ces cheveux contiennent une concentration inhumaine de l’enzime nommée «insignifiase tri-sansintérite», qui lorsque absorbée par un être humain, le rend totalement vide d’intérêt, lui ôte toute capacité de persuasion et toute trace charisme. L’homme qui portait autrefois ces cheveux doit être le plus grand producteur de cette toxine au monde.
Veuillez-vous rendre immédiatement à la capitale des États-Unis d’Amérique, au lieu indiqué sur la carte. Enfilez ensuite la Ceinture Européenne de la WWE (qui fut elle aussi remise par Slaughter) qui est dans le sac. Cette ceinture rend invisible son porteur (regardez la liste des anciens champions pour vous en convaincre). Vous suivrez ensuite le plan pour pénétrer dans la bâtisse où se trouvent les deux homme sur cette photo. Ces deux hommes doivent être empoisonnés par les cheveux. Arrangez-vous pour réussir.
Ce message va s’auto-détruire dans trois secondes.
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Test attend patiemment dans l’entrée de la Maison Blanche. C’est un beau midi de fin de janvier. Un mois plus tôt, le Sergent Slaughter lui a révélé que le Président lui-même avait fait l’acquisition de ses cheveux coupés. Il a aussitôt commencé les démarches pour aller le rencontrer. Il a exigé de Vince de devenir le porte parole officiel de la campagne «Smackdown Your Vote», puis il a utilisé ce prétexte pour demander une audience à Bush.
Un garde armé se dirige vers lui et lui annonce que son excellence est prête à le voir. Test suit le garde dans un dédale de couloir, d’escaliers et d’ascenseurs, pour finalement aboutir dans une grande salle à manger où sont assis le Président Bush ainsi que le secrétaire d’État Colin Powell. Georges W. se lève et dit, dans un ton de fillette exitée :
«Ah Colin, regarde, c’est Test, le lutteur de la WWE, qui vient nous rejoindre ! Bonjour M. Test, et félicitations pour votre beau programme ! Je suis un de vos plus grand fan !»
Test reste songeur alors qu’il serre la main de l’homme le plus puissant du monde. Si Bush est un de ses plus grand fan, cela expliquerait qu’il voulait une partie de ses cheveux…
- M Bush, je suis venu pour reprendre ce que vous m’avez…, commence Test.
- Attendez, attendez, l’interrompt Bush, venez tout d’abord vous asseoir à notre table, la soupe va bientôt être servie. Moi et Colin discutions de l’Irak, et je serais bien heureux de connaître votre opinion sur cette affaire.»
Test n’insiste pas et s’asseoit sur un des grandes chaises alors qu’au même moment, le garçon de service dépose un bol de soupe au poulet devant chacun des trois hommes. Bush et Colin ne perdent pas de temps et s’en prennent une grande cuillerée. Quelques mirco-secondes plus tard, les deux se mettent à tousser comme des forcenés.
- Arghh, crie Bush, il y avait un cheveux dans ma soupe et je viens de l’avaler !
- Moi aussi, j’ai avalé un cheveu, pleure Powell en toussant de plus belle.
Test regarde dans sa propre soupe et remarque qu’il y a aussi un cheveu dans sa soupe. Il se félicite intérieurement de ne pas y avoir goûté. Soudain, les yeux de Test s’écarquillent et il se garroche sur le Président Bush et se met à l’étrangler en gueulant :
« Osti, les cheveux dans la soupe, ce sont les miens, ce sont ceux qu’on m’a volés. Je les ai reconnus, ils sont uniques au monde. Je savais que c’était toi mon asti d’enfant de chienne. Je veux les ravoir mon criss de tabarnak. Tout de suite ! »
Bush, le visage bleu, claque des doigts frénétiquement et deux colosses viennent maîtriser Test qui se débat comme un enragé. On le menotte et on lui injecte un sédatif, puis on l’embarque dans une ambulance. Direction : Asile municipal de Washington D.C.
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ICI CKAC 730, LA RADIO DE MONTRÉAL.
PAUL ARCAND : Nous allons rejoindre immédiatement notre analyste qui va nous parler des derniers revirements dans le dossier le l’Irak.
ANALYSTE : Bonjour Paul, comment allez-vous?
ARCAND : Pouvez-vous nous résumer ce qui se passe présentement?
ANALYSTE : Jamais l’administration Bush n’a traversé une telle crise. Alors qu’il y a quelques semaines tous s’accordaient pour dire qu’il allait convaincre l’OTAN de partir en guerre contre l’Irak, voilà que maintenant plus personne n’écoute le Président ni Powell, la presse mondiale a fait d’eux des têtes de turcs, et les sondages montrent que le taux d’appui des Américains à leur gouvernement est en chute libre.
ARCAND : Écoutez-moi bien là, je veux comprendre. Une journée Bush a le monde à sa merci, pis le lendemain, tout le monde se fout de sa gueule. Comment-ça?
ANALYSTE : C’est la débandade totale. On pourrait croire que l’opposition de la France serait la reponsable, mais depuis quand le monde écoutent-ils les Français anyway? Non, selon moi, les raisons qui explique le manque total de persuasion et de charisme de MM. Bush et Powell son beaucoup plus profondes et mystérieuses que ça. On dirait presque qu’une malédiction s’est abbatue sur eux.
ARCAND (avec son accent de gros lard qui n'a pas baisé la veille) :C’est un dossier à suivre. Merci.
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Quand Test sort enfin de l’asile, après trois jour de traitements de choc et de sévices de toutes sortes, il est est surpris de voir Vince McMahon l’attendre à la porte. Curieusement, il n’a pas l’air fâché.
« Test, mon cher ami, j’ai payé la caution pour te libérer !
- Hein? Comment ça? Je croyais que tu serais fâché après tous les ennuis que j’ai causés.
- Vois tu, la semaine passée, alors que tu dînait avec le Président, un homme a été capturé alors qu’il tentait de sortir de la Maison-Blanche. Il portait avec lui la ceinture Européenne. En l’interrogeant, la CIA a appris qu’il était un espion des Irakiens. Et il se trouve que cet espion, c’était D’Lo Brown.
- Hein ?
- Eh oui, continua Vince. Il semble qu’après que sa croisade anti-américaine à la WWF avec Tiger Ali Singh et Headbanger Mosh se soit terminée par un échec retentissant, il se soit réfugié en Irak. Il y est devenu un espion à la solde de Saddam. On ne sait pas ce qu'il est venu faire à Washington. Anyway, D’lo va être «Down with the Brown» en prison, maitenant !
- Oui mais Vince, en quoi cela explique que tu m’ait libéré?
- Ben, D’Lo Brown maintenant congédié, j’ai besoin d’un nouveau jobber de luxe pour «Heat». Tu va faire l’affaire.
Alors Test, résigné, embarque avec Vince dans sa limousine. Le soir même il se consolera des heures durant dans les bras de Stacy Kiebler, mais ça, c’est une autre histoire.
SHTAMAN
Note du Roi Blood : Après les Frasques de NullZilla, voici la chronique à Shtaman, deuxième membre du staff obtenu par le Webzine au dernier repêchage. Réjean Houle peut bien aller manger ses croutes!
LE COMPLOT
Stamford, Connecticut.
L’hiver s’installe tranquillement en cette fin d’année 2002, et Vince sirote un expresso en lisant le «Wall Street Journal». Soudain, un lutteur entre dans son bureau, furieux. Immédiatement, Vince remarque que l’apparence physique de ce lutteur a drastiquement changé.
« Euh, qu’est ce qui t’es arrivé ? , lui demande-t-il.
- Osti d’innocent, Vince, avoue que c’est toi qui a organisé tout ça !, crie le lutteur, furieux.
- J’ai aucune idée de quoi tu parle, boy ! »
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Ma mission était claire. Je n’allais pas échouer encore une fois. Pas cette fois.
J'avalai le papier où étaient inscrites les dernières instructions que le Patron m'avait transmises. Se trouvaient sur ce papier la position de ma victime, ainsi que le lieu où je devrais déposer le butin. Je me vêtis d’un costume moulant totalement noir et anti-reflétant et de la cagoule assortie. Je pris enfin mon arme, ma précieuse amie de toujours, et la cachai dans une poche secrète de mon costume. Je jetai un dernier regard à ma chambre, là où j'avais passé la dernière semaine à fomenter mon complot, puis sautai par la fenêtre, directement dans ma voiture, qui démarra et glissa silencieusement dans le début de soirée. J'appuyai sur un bouton, et le motel derrière moi s’enflamma instantanément. Le Patron ne voulait laisser aucune preuve derrière. Après tout, n’était-ce pas un grand crime contre l’humanité que je m’apprétais à commettre?
Je stationnai devant l’imposant bâtiment et me glissai à l’intérieur, par une entrée secrète dont le Patron m'avait appris l’existence. Je ne cherchai pas longtemps : elle était là, ma victime. C’était un rude gaillaird, la job ne serait pas si facile à accomplir. Je vis aussi le butin que transportait le type. Le trésor inestimable… Comble de chance, il n’y avait personne autour. Pas de temps à perdre! Je m’approchai dicrètement par derrière et l’empoignai dans une violente prise du sommeil. Ma victime se débattit violemment, mais en vain. Je suis un spécialiste de la prise du sommeil, il ne pouvait m'échapper. Ma victime tomba finalement inconsciente, face contre terre. Je sortis immédiatement ma bonne vieille arme, l’appuyai contre la nuque du gars, et l’enclanchai.
Et le butin tomba sur le sol. Cette longue crinière blonde que tant de gens détestaient… Je rangeai mon arme, ma bonne vieille paire de ciseaux, de même que les cheveux. 19h30… Vite, le Patron m’attendait ! Heureusement, il était dans le même édifice. Je laissai le pauvre Test échevelé derrière moi, espérant qu’il resterait sans connaissance assez longtemps pour me permettre de fuir.
J'avais réussi !
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Vince doit s’abriter derrière son journal tant le lutteur, Test, postillonne à force de gueuler.
« Le salopard m’a fait la prise du sommeil, et quand je me suis réveillé, mes cheveux n’étaient plus là. Ça fait trois mois que tu m’achales, Vince, pour que je me les fasse couper. Ces cheveux étaient la chose la plus précieuse dans ma vie, on me les a volés, et je suis sûr que c’est toi qui a organisé cette attaque contre moi ! Avoue !
- Calme-toi simonak !, répond brusquement Vince. C’est pas moi qui a organisé ça, mais j’avoue que j’ai quelque chose à voir là dedans. Il y a trois semaines, j’ai chargé un de mes employés de te convaincre de te faire couper les cheveux, pour ton bien. Mais jamais je ne lui ai demandé de se rendre si loin. Je voulais que ça se termine pacifiquement tout ça. Il a été trop loin mais le mal est fait. Get over it !
Test s’approche du bureau et aggrippe Vince par le collet en fulminant.
- C’est qui l’enfant de chienne, c’est qui? Dis moi le !!!
- Ok, ok, acquiesce Vince. L’homme que j’avais chargé de cette mission, c’était…»
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19h40, et il n’était toujours pas arrivé au point de rendez-vous avec son butin.
Le Patron commencait à s’impatienter. Il se rongeait les ongles frénétiquement. L’homme qu’il avait engagé pour faire la mission n’avait pas une fiche reluisante de succès. Peut-être avait-il fait une erreur en lui faisant confiance. Mais qui de mieux que Brutus Beefcake pouvait s’en charger? Le Patron s’imagina plein de scénarios dans sa tête, et tous ces scénarios finissaient avec Brutus qui échouait pour la 3056e fois de sa vie. Cela ne devait pas arriver.
Trois semaines auparavant, deux hommes d’importance l’avaient approché pour ses services. Le premier était Vince McMahon. Il lui avait demandé de convaincre Test de se faire couper le cheveux. Mais le Patron savait très bien que Test n’accepterait jamais. Alors il avait décidé de prendre des mesures drastiques. Vince comprendrait, et serait satisfait du boulot. Il toucherait sa prime.
Le deuxième homme d’importance qui l’avait approché était nul autre que le Président. Il lui avait téléphoné personnellement de son bureau. Le Patron avait fièrement défendu sa nation lors de la guerre du Golfe, le Président s’en souvenait sûrement. Oh, ça faisait plus de dix ans qu’ils ne s’étaient pas parlés, mais la chimie entre les deux n’avait en rien diminué. « Mon vieil ami, avait dit le Président, j’ai besoin que tu m’apporte un trésor inestimable. Ce sont les cheveux du lutteur connu sous le nom de Test. Il me les faut au plus crisse. La Guerre entre l’Irak et les USA va bientôt recommencer et ces cheveux détiennent la clé de la victoire. Si tu me les apporte, je te fais Général de l’Armée !»
Ainsi, le Patron ferait d’une pierre deux coups : il empocherait le bonus promis par Vince et obtiendrait un poste très payant dans l’Armée. La vie était tellement bien faite ! Le Patron fut interrompu dans ses pensées par une silouhette noire qui approchait vers lui. Enfin, Brutus arrivait !
« Brutus, as-tu le magot?», demanda-t-il.
« Oui, Patron, le voici. Maintenant, je veux ma récompense ! »
Le Patron lui tendit un set de clés.
« Comme promis, tu es maintenant le nouveau propriétaire du salon de coiffure Chez Ménick à Montréal. Voici les clés, mon cher ! »
Brutus partit en sautillant de joie. Il avait bien fait sa job. Le Patron fit tournoyer la chevelure entre ses mains, avec un certain dédain. Comment ces hideux filaments pouvaient-ils détenir le pouvoir de gagner une guerre? Peu lui importait, il partit très rapidement. Un avion l’attendait pour le mener directement à son audience avec le Président.
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Ça ne prend pas de temps avant que Test repère de dos l’homme dont Vince a lui révélé le nom une semaine plus tôt. Test a pris toute la dernière semaine pour réfléchir à la vengeance la plus parfaite, mais en fin de compte, il n’a rien mieux trouvé qu’un bon vieil assault avec une crowbar. La rage bouille en son fort intérieur depuis sept jours: il va payer le tabarnak. Test empoigne son crowbar et en sacre un coup derrière un genou de l’homme qui s’écroule au sol. L’homme se retourne sur le dos en gémissant, et Test prend grande satisfaction à voir son visage se torde de douleur.
« Sgt. Slaughter, fait Test en riant, c’est plate hein se faire attaquer par derrière?
- Arghhhh, gémit Slaughter, Vince m’avait dit qu’il garderait ça secret. Le crisse.
- Ainsi c’est vraiment toi, dit dédaigneusement Test. J’aurais du te reconnaître. La prise du sommeil que j’ai reçue, c’était ton Cobra Clutch, hein? Prépare-toi à recevoir la raclée de ta vie !
- Non, non, réplique Slaughter, le gars qui te les a coupés, c’est Brutus Beefcake. Moi, tout ce que j’ai fait, c’est l’engager en retour d’un salon de coiffure. Vince m’a donné 5000$ pour tout ça, je te donne l’argent si tu veux. Mais épargne-moi !
- D’accord, répond Test, je vais prendre les 5000 dollars. Mais je veux aussi ravoir ma tignasse.
- Impossible, je l’ai donnée à quelqu’un !
- Qui ? demade Test.
- Tu ne me croiras pas !
- QUI ???
- Ok, ok… Tes cheveux, je les ai donnés au Président…
Mais Test ne le laisse pas finir sa phrase et le martèle de coups de pied-de-biche…
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Aujourd’hui nous sommes allés visiter une usine de shampoing au sud de Bagdad. La coopération des dirigeants a été modérée, mais acceptable. Les trois heures n’ont pas permi de trouver quoi que ce soit d’intéressant. Le laboratoire de recherche était réglementaire et semblait bel et bien servir à l’expérimentation de produits coiffants. Un seul détail, mineur, a attiré mon attention. Sur une table était étendu un échantillon de longs cheveux blonds ! Pourquoi diable ferait-on des tests de shampoing avec des cheveux blond alors que de toute évidence il n’y a pas de personnes blondes en Irak? Étrange…
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Vince sirote tranquillement un expresso en lisant en primeur l’édition Torrie de Playboy lorsque Test entre en faisant tout un vacarme. Vince ne prend pas de risque, il s’abrite tout de suite derrière les pages centrales.
«Vince ! Je suis prêt à garder mes cheveux courts, mais une condition !»
- Eh bien, laquelle?
- Je veux devenir porte parole pour la campagne «Smackdown Your Vote» !
- Ha ha ha, rit Vince, je me souvient de la fois que je t’ai mis porte parole de la campagne contre le backyard wrestling ! « I, my name is Andrew Martin, leave the danger to us. Go to a gym, train hard, and then, you will be able to pass the test !» Ha ha ha ! C’était vraiment pitoyable !
- VINCE !!!
- D’accord, je te donne le poste. De toute façon, personne ne le voulait. »
Test repart, satisfait, mais curieusement, Vince reste bien à l'abri dans les pages centrales de son magasine...
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030126 : Pour l’Agent DLB45 des Services secrets irakiens
Dans ce sac vous trouverez un paquet de cheveux blond. C’est tout d’abord le Général Slaughter, ancien collaborateur de la Guerre du Golfe, qui les as remis au Président Saddam, puis ensuite Saddam les as remis à un laboratoire secret au sud de Bagdad. En analysant ces cheveux, nos scientifiques ont découvert, comme ils s’en doutaient, que ces cheveux contiennent une concentration inhumaine de l’enzime nommée «insignifiase tri-sansintérite», qui lorsque absorbée par un être humain, le rend totalement vide d’intérêt, lui ôte toute capacité de persuasion et toute trace charisme. L’homme qui portait autrefois ces cheveux doit être le plus grand producteur de cette toxine au monde.
Veuillez-vous rendre immédiatement à la capitale des États-Unis d’Amérique, au lieu indiqué sur la carte. Enfilez ensuite la Ceinture Européenne de la WWE (qui fut elle aussi remise par Slaughter) qui est dans le sac. Cette ceinture rend invisible son porteur (regardez la liste des anciens champions pour vous en convaincre). Vous suivrez ensuite le plan pour pénétrer dans la bâtisse où se trouvent les deux homme sur cette photo. Ces deux hommes doivent être empoisonnés par les cheveux. Arrangez-vous pour réussir.
Ce message va s’auto-détruire dans trois secondes.
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Test attend patiemment dans l’entrée de la Maison Blanche. C’est un beau midi de fin de janvier. Un mois plus tôt, le Sergent Slaughter lui a révélé que le Président lui-même avait fait l’acquisition de ses cheveux coupés. Il a aussitôt commencé les démarches pour aller le rencontrer. Il a exigé de Vince de devenir le porte parole officiel de la campagne «Smackdown Your Vote», puis il a utilisé ce prétexte pour demander une audience à Bush.
Un garde armé se dirige vers lui et lui annonce que son excellence est prête à le voir. Test suit le garde dans un dédale de couloir, d’escaliers et d’ascenseurs, pour finalement aboutir dans une grande salle à manger où sont assis le Président Bush ainsi que le secrétaire d’État Colin Powell. Georges W. se lève et dit, dans un ton de fillette exitée :
«Ah Colin, regarde, c’est Test, le lutteur de la WWE, qui vient nous rejoindre ! Bonjour M. Test, et félicitations pour votre beau programme ! Je suis un de vos plus grand fan !»
Test reste songeur alors qu’il serre la main de l’homme le plus puissant du monde. Si Bush est un de ses plus grand fan, cela expliquerait qu’il voulait une partie de ses cheveux…
- M Bush, je suis venu pour reprendre ce que vous m’avez…, commence Test.
- Attendez, attendez, l’interrompt Bush, venez tout d’abord vous asseoir à notre table, la soupe va bientôt être servie. Moi et Colin discutions de l’Irak, et je serais bien heureux de connaître votre opinion sur cette affaire.»
Test n’insiste pas et s’asseoit sur un des grandes chaises alors qu’au même moment, le garçon de service dépose un bol de soupe au poulet devant chacun des trois hommes. Bush et Colin ne perdent pas de temps et s’en prennent une grande cuillerée. Quelques mirco-secondes plus tard, les deux se mettent à tousser comme des forcenés.
- Arghh, crie Bush, il y avait un cheveux dans ma soupe et je viens de l’avaler !
- Moi aussi, j’ai avalé un cheveu, pleure Powell en toussant de plus belle.
Test regarde dans sa propre soupe et remarque qu’il y a aussi un cheveu dans sa soupe. Il se félicite intérieurement de ne pas y avoir goûté. Soudain, les yeux de Test s’écarquillent et il se garroche sur le Président Bush et se met à l’étrangler en gueulant :
« Osti, les cheveux dans la soupe, ce sont les miens, ce sont ceux qu’on m’a volés. Je les ai reconnus, ils sont uniques au monde. Je savais que c’était toi mon asti d’enfant de chienne. Je veux les ravoir mon criss de tabarnak. Tout de suite ! »
Bush, le visage bleu, claque des doigts frénétiquement et deux colosses viennent maîtriser Test qui se débat comme un enragé. On le menotte et on lui injecte un sédatif, puis on l’embarque dans une ambulance. Direction : Asile municipal de Washington D.C.
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ICI CKAC 730, LA RADIO DE MONTRÉAL.
PAUL ARCAND : Nous allons rejoindre immédiatement notre analyste qui va nous parler des derniers revirements dans le dossier le l’Irak.
ANALYSTE : Bonjour Paul, comment allez-vous?
ARCAND : Pouvez-vous nous résumer ce qui se passe présentement?
ANALYSTE : Jamais l’administration Bush n’a traversé une telle crise. Alors qu’il y a quelques semaines tous s’accordaient pour dire qu’il allait convaincre l’OTAN de partir en guerre contre l’Irak, voilà que maintenant plus personne n’écoute le Président ni Powell, la presse mondiale a fait d’eux des têtes de turcs, et les sondages montrent que le taux d’appui des Américains à leur gouvernement est en chute libre.
ARCAND : Écoutez-moi bien là, je veux comprendre. Une journée Bush a le monde à sa merci, pis le lendemain, tout le monde se fout de sa gueule. Comment-ça?
ANALYSTE : C’est la débandade totale. On pourrait croire que l’opposition de la France serait la reponsable, mais depuis quand le monde écoutent-ils les Français anyway? Non, selon moi, les raisons qui explique le manque total de persuasion et de charisme de MM. Bush et Powell son beaucoup plus profondes et mystérieuses que ça. On dirait presque qu’une malédiction s’est abbatue sur eux.
ARCAND (avec son accent de gros lard qui n'a pas baisé la veille) :C’est un dossier à suivre. Merci.
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Quand Test sort enfin de l’asile, après trois jour de traitements de choc et de sévices de toutes sortes, il est est surpris de voir Vince McMahon l’attendre à la porte. Curieusement, il n’a pas l’air fâché.
« Test, mon cher ami, j’ai payé la caution pour te libérer !
- Hein? Comment ça? Je croyais que tu serais fâché après tous les ennuis que j’ai causés.
- Vois tu, la semaine passée, alors que tu dînait avec le Président, un homme a été capturé alors qu’il tentait de sortir de la Maison-Blanche. Il portait avec lui la ceinture Européenne. En l’interrogeant, la CIA a appris qu’il était un espion des Irakiens. Et il se trouve que cet espion, c’était D’Lo Brown.
- Hein ?
- Eh oui, continua Vince. Il semble qu’après que sa croisade anti-américaine à la WWF avec Tiger Ali Singh et Headbanger Mosh se soit terminée par un échec retentissant, il se soit réfugié en Irak. Il y est devenu un espion à la solde de Saddam. On ne sait pas ce qu'il est venu faire à Washington. Anyway, D’lo va être «Down with the Brown» en prison, maitenant !
- Oui mais Vince, en quoi cela explique que tu m’ait libéré?
- Ben, D’Lo Brown maintenant congédié, j’ai besoin d’un nouveau jobber de luxe pour «Heat». Tu va faire l’affaire.
Alors Test, résigné, embarque avec Vince dans sa limousine. Le soir même il se consolera des heures durant dans les bras de Stacy Kiebler, mais ça, c’est une autre histoire.
SHTAMAN